C'est toujours un évènement fort pour moi de vivre ce moment.
Un mélange d'inquiétude et de plaisir, dans un lieu inconnu avec des personnes
étrangères. Après un an et demi de gestation, le résultat apparait en quelques
heures incompressibles. Je passe d'un
temps personnel à un temps industriel, mes
images passent d'un état organique à une matière industrielle.
Je sais par expérience que ce passage, cette transformation
modifie et contribue à l'âme du livre. Ces
quelques heures que je vis intensément, me demandent une grande concentration car dans ce temps
contracté je suis dans
l'estimation constante pour percevoir les aspects qui disparaissent, se
modifie, se rajoutent, par cette
transposition mécanique. C'est aussi un moment où mes moyens pour intervenir sur
mon livre sont limités et ne dépendent plus de moi.
Je crois aussi que c'est un moment difficile, parce que je
confronte mon rêve à son objet. En d'autres termes cela m'oblige à regarder la matérialité de l'image,
alors que pendant toute la durée de la réalisation mon énergie était centrée
pour faire exister dans mes images, une vision.
Dans mes livres de bande dessinée, mes images, ce qui s'en dégage, m'est aussi important que ce qui se dit. Bien sûr, cette façon de voir les choses peut apparaître abstraite, voir insignifiante, peut-être même prétentieuse pour certain, mais c'est en tout cas comme ça que j'entends mon langage.
Dans mes livres de bande dessinée, mes images, ce qui s'en dégage, m'est aussi important que ce qui se dit. Bien sûr, cette façon de voir les choses peut apparaître abstraite, voir insignifiante, peut-être même prétentieuse pour certain, mais c'est en tout cas comme ça que j'entends mon langage.
Je remercie toutes les personnes croisées à l'imprimerie Indic pour leur accueil, leur gentillesse, leur travail et un remerciement particulier à Enric pour sa patience, sa bienveillance à l'égard de mes angoisses et de mes exigences "d'artistes".